7,5%. Ce chiffre, c’est celui du recul, en valeur, que vient d’enregistrer en 2008 le marché français de la vidéo physique (i.e. le DVD) par rapport à 2007 (-5,5% en volume). Soit la quatrième année consécutive de déclin pour un total de 600 millions d’Euros (un tiers du marché). Face à de tels résultats, le Syndicat de l’Édition Vidéo Numérique (SEVN, anciennement SEV) titre bien entendu la sonnette d’alarme et insiste sur l’adoption rapide de deux mesures, une bonne et une mauvaise, visant à endiguer pareille dégringolade.
La mauvaise, c’est bien entendu la très controversée « Loi création et internet », également connu dans les milieux autorisés sous le patronyme de « Loi Hadopi », celle-là même que nous envie tant les hautes instances dirigeantes européennes au point de la réprouver sans ménagement. Mais après tout, quoi de plus logique que cette loi : en supprimant l’accès à internet haut débit aux personnes qui téléchargent illégalement les œuvres sur ce « Far West high-tech », la cause est entendu par avance, lesdits malfaisants reviendront dans le droit chemin et retourneront illico en magasin acquérir les précieux sésames le plus légalement du monde. Surtout en pleine période de crise internationale où chaque denier compte avant tout pour se nourrir physiquement et non intellectuellement.
Quant à la bonne, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une nouvelle réforme de la célébrissime « Chronologie des médias », et plus particulièrement de la réduction du délai séparant les sorties en salles et en vidéo, délai actuellement fixé à 6 mois.
Seule consolation au milieu de ce marasme révolutionnaire, le secteur de la vidéo dématérialisée (la VoD) enregistre un chiffre de vente de 50 millions d’Euros contre 20 en 2007. Enfin, le SEVN précise également que la baisse en valeur a été atténuée par l’essor du Blu-ray, support dont le catalogue s’est considérablement étoffé en 2008 dont les ventes ont été multipliés par quatre au cours de l’année écoulée.
Alors finalement la solution : la loi Hadopi, la réduction du délai vidéo, la VoD, le Blu-ray ?
Et pour finir sur une touche nostalgique : qui se rappelle encore de l’époque (belle époque ?) où le mot « Internet » n’existait que dans la bouche de certains chercheurs en informatique, où le sigle « DVD » s’appelait alors « VHS » et où il fallait patienter bien sagement 12 mois après la sortie d’un film en salles avant de pouvoir le découvrir enfin chez soit sur son téléviseur (4/3 car le 16/9 n’en était encore qu’à ses premiers balbutiements) ?
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